PARTAGE D'EXPÉRIENCES
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Rencontre avec Robin C., 60 ans, violoncelliste, aujourd’hui professeur qui a bénéficié en 2009 de l’aide du Fonds de professionnalisation et de solidarité.
Violoncelliste et bourlingueur. S’il fallait résumer en deux mots le parcours de Robin C., ce sont ceux-ci qui, à coup sûr, conviendraient le mieux.
Dans sa jeunesse, après avoir étudié le violoncelle au Conservatoire de Paris avec André Navarra, il part en Finlande perfectionner sa pratique de l’instrument avec Arto Noras et apprendre la direction d’orchestre avec Jorma Panula. Il revient en France en 1983 et partage l’essentiel de ses activités entre l’Orchestre de l’Opéra de Paris, l’Ensemble Intercontemporain de Pierre Boulez et l’Ensemble 2e2m. Dans les années 2000, il diversifie ses activités, travaillant à la fois en France et à l’étranger, notamment en Indonésie, où il enseigne le violoncelle. En 2008, à l’âge de 58 ans, il décide de rentrer définitivement à Paris. Mais entre-temps, les choses ont changé, retrouver un travail s’avère beaucoup plus difficile. Quand il contacte le Fonds de professionnalisation début 2009, il est au rSa (revenu de Solidarité active).
Votre parcours de musicien est riche et varié. Comment expliquez-vous les difficultés que vous avez rencontrées ces dernières années ?
Elles sont en partie liées, à mon avis, à une question d’âge : entre 30 et 45 ans, j’avais de nombreuses propositions, tout allait bien ! Passé ce cap, on est confronté à la concurrence des jeunes, nombreux, qui arrivent sur le marché. On dégringole vite… il suffit que l’un de vos employeurs ne fasse plus appel à vous pour que les autres lui emboîtent le pas. L’époque actuelle explique également les difficultés des musiciens : d’une part, le métier me semble plus
« compartimenté » ; d’autre part, avec le développement de la musique synthétique et des nouvelles technologies, il est beaucoup moins coûteux, par exemple pour un cinéaste, de faire fabriquer par ce biais une musique de film que de faire appel à un orchestre.
Comment avez-vous eu l’idée de contacter le Fonds de professionnalisation et de solidarité et quelles ont été les étapes suivantes ?
C’est un courrier du Groupe Audiens qui, quelques temps auparavant, m’avait informé de l’existence du Fonds. J’ai appelé comme ça, sans intention précise. Après une première conversation téléphonique avec une conseillère, j’ai eu un entretien avec un consultant du Fonds de professionnalisation et de solidarité. Je l’ai rencontré deux fois en tout, à quelques mois d’intervalle. Il m’a vraiment secoué – j’étais alors assez déprimé, et lors du second entretien, je sortais de maladie - et m’a fait prendre conscience que par mon réseau et mes amis, je pouvais retrouver du travail. Suite au second entretien, tout s’est passé très vite : en allant sur Facebook, j’ai vu que le Conservatoire des Landes recherchait un professeur de violoncelle. J’ai immédiatement postulé et j’ai été pris.
Outre ces entretiens, le Fonds de professionnalisation et de solidarité vous a-t-il apporté d’autres types d’aides ?
Étant à l’époque très endetté, j’ai bénéficié à la fois d’une aide au déménagement de la part du Fonds, et d’une aide individuelle versée par l’action sociale du Groupe Audiens. Dans mon retour à l’emploi, le soutien moral et financier de l’ensemble du dispositif a été déterminant. L’équipe du Fonds s’est montrée très disponible, facile à joindre, ce qui est très appréciable.
Êtes-vous satisfait aujourd’hui de votre situation, et quelles sont vos perspectives ?
Je suis toujours professeur au Conservatoire des Landes et j’envisage de travailler plusieurs années encore. Car en raison de mon parcours éclaté, je n’ai pas accumulé assez de trimestres pour ma retraite. De plus, j’ai récemment refondé une famille et ai deux enfants à charge … Mon activité actuelle me plaît énormément : j’enseigne à des enfants âgés de 7 à 16 ans, mais également à des adultes. Je poursuis également ma carrière de musicien : j’ai déjà 5 concertos programmés l’an prochain, et je compte redonner d’autres concerts à l’étranger dans les années qui viennent.